Panneaux et lacs salés

Le panneau annonce tout de suite la couleur : Alice Springs, 1 222 km... Ce panneau se trouve juste à la sortie de Port Augusta, ville carrefour sur la côte. Le silence s'installe immédiatement dès les premiers hectomètres. Le froid matinal renforce la rigueur des lieux : la végétation qui disparaît très vite laissant la place aux plantes xérophytes (plantes du désert parfaitement adaptées à la sécheresse), la platitude écornée de quelques "tables en grès" (genre Monument Valley), la rectitude de la Stuart Highway, les panneaux routiers aux sigles asiatiques (immigration oblige), le soleil de face qui commence à me "ronger" l'oreille droite, le vent capricieux qui me retient, les "Road Trains" qui s'allongent (ils passent d'une remorque à trois ou quatre, ce qui oblige un nombre de roues impressionnants : au moins 90 !) et enfin les animaux morts écrabouillés par les voitures et camions (pour plus de précision, sur la photo en bas à gauche, il "s'agissait" d'un mignon petit agneau). J'ai pour seule consolation, dans cette Australie impitoyable, une bande cyclable suffisamment large et sécurisante. Le plaisir est démultiplié quand je pense aux 3 000 km de boulevards qui m'attendent jusqu'à Darwin... La découverte d'un lac salé ici ou là suffit à intensifier mon bonheur au cours de brèves contemplations...