Tennant Creek-Elliott, 251,6 km, 7 h 21' 58'', 525 m de dénivelé.
Températures : 13° à 7 h 30 au départ, puis maximum 28° et 27° pour finir à 16 h 20.
Beaucoup de choses à vous dire, mais d'abord un mot qui résume tout : GÉANT !!!...
En ce beau matin d'anniversaire, c'est d'abord aux premières aurores que nous captons un appel de France lorsque nous sommes tous dans nos duvets. J'ai la surprise d'avoir ma petite femme au téléphone qui me souhaite beaucoup de choses !... Merci ma Doudou et bravo, tu as été la première ! Si tôt debout que Marian m'offre un cadeau accompagné d'un petit mot. Quelle surprise en ouvrant, c'est un maillot de cycliste aux couleurs de l'Australie ! Je suis ravi et l'enfile aussi sec. Et la bannière étoilée (c'est nettement plus joli que le drapeau français) va me porter sur un nuage toute la journée. Vous en jugerez par vous même : le matin, j'enfile 160 km à 34,8 de moyenne grâce au vent portant et, l'après-midi, malgré un vent un peu capricieux, 92 km à plus de 32,9 ! J'exulte ! 50 ans, ça dope !
Mais tout ceci aurait pu tourner au drame. Je m'explique. Pendant que les parents de Marian s'apprêtent à quitter leurs enfants, j'en profite pour foncer à vive allure sur une route qui semble me convenir un peu mieux (et oui, je retrouve enfin quelques bosses, juste ce qu'il faut pour m'émoustiller un peu) et en plus, comme on dit dans le jargon cycliste, je sens que j'ai de bonnes jambes. Alors je carbure au 52 x 13 quasiment en permanence et je me dis qu'il faut que je me souvienne de cette belle journée. Ce que je ne sais pas, c'est que, pendant ce temps, la famille Briggs s'inquiète, elle ne retrouve plus son cycliste qui semble avoir fugué. Et tout le monde gamberge dans la voiture (qui n'arrive pas à suivre). On fait demi-tour par deux fois, on se renseigne puis on lance des appels radio (les Australiens sont très bien équipés) pour savoir si on m'a aperçu. Peter fait les calculs les plus optimistes pour essayer d'évaluer ma position et ne comprend pas. Pourtant, les automobilistes qui viennent en face confirme qu'il y a bien un mec en vélo tout de bleu vêtu avec un casque rouge qui fonce vers on ne sait quoi. De mon côté, je me dis qu'est-ce qu'ils sont sympa de me laisser seul en ce jour et, en même temps, je m'inquiète car je n'ai plus beaucoup d'eau dans mes bidons (il fait 28°) et je vise d'arriver là où on a prévu de faire étape le soir.
Une fois mon but atteint (12 h 15), plutôt que de m'inquiéter de mes suiveurs, c'est vers ma sacoche arrière que je me penche pour enfin ouvrir le courrier qu'Isabelle m'a demandé de garder fermé jusqu'à aujourd'hui. J'ai voulu faire les choses bien, j'ai posé mon caméscope dans l'herbe et me suis assis devant pour découvrir le trésor. Et là encore, que de belles surprises ! Ceux qui sont complices se doutent de l'effet escompté : j'ai éclaté en sanglots pendant une bonne minute. Puis le plus fort a été la lettre que m'a adressée Simon. Là, j'en ai remis une louche... Ironie du sort ou auto-censure de mon pudique caméscope, quand j'ai voulu visionner “la scène”, il n'y avait rien : celui-ci était complètement déchargé. J'ai regretté sur le moment puis me suis dit que c'était sans doute bien ainsi. Après tout, c'est ma journée, je me la garde. Merci du fond du cœur pour vos témoignages d'amitié et d'admiration. C'est assez bouleversant de ressentir tout ça très loin de vous, au cœur du bush. Et merci à toi Simon, mon bougre, tu as fais vraiment très fort !
Après cet évènement, je retrouve évidemment mes suiveurs qui ne me montrent pas trop leur inquiétude (aux dires de Naomi, on ne manifeste pas trop ses sentiments chez les Briggs) et nous déjeunons sur le pouce car je leur propose de faire encore 92 km pour atteindre Elliott. À l'arrivée une fois encore, on est très attentif à mon égard et nous savourons tous les quatre une excellente glace aux chocolats accompagnée du reste de gâteau aux chocolats confectionné la veille par Mme Watson. Et je suis enfin rassuré d'apprendre que mon caméscope est déchargé.
Voilà, journée inoubliable, inouïe. Suis-je en train de réaliser mon "Dreamtime" ou peut-être est-ce la recherche de "L'ULTIME" ? Un étonnement (un de plus) en arrivant ce soir, en faisant le cumul des kilomètres parcourus, je suis ce soir exactement à 3 500 tout rond ! Et il me reste cinq jours pour seulement 740 km environ.
Merci pour vos bons vœux... Il faut que j'aille encore manger !
Températures : 13° à 7 h 30 au départ, puis maximum 28° et 27° pour finir à 16 h 20.
Beaucoup de choses à vous dire, mais d'abord un mot qui résume tout : GÉANT !!!...
En ce beau matin d'anniversaire, c'est d'abord aux premières aurores que nous captons un appel de France lorsque nous sommes tous dans nos duvets. J'ai la surprise d'avoir ma petite femme au téléphone qui me souhaite beaucoup de choses !... Merci ma Doudou et bravo, tu as été la première ! Si tôt debout que Marian m'offre un cadeau accompagné d'un petit mot. Quelle surprise en ouvrant, c'est un maillot de cycliste aux couleurs de l'Australie ! Je suis ravi et l'enfile aussi sec. Et la bannière étoilée (c'est nettement plus joli que le drapeau français) va me porter sur un nuage toute la journée. Vous en jugerez par vous même : le matin, j'enfile 160 km à 34,8 de moyenne grâce au vent portant et, l'après-midi, malgré un vent un peu capricieux, 92 km à plus de 32,9 ! J'exulte ! 50 ans, ça dope !
Mais tout ceci aurait pu tourner au drame. Je m'explique. Pendant que les parents de Marian s'apprêtent à quitter leurs enfants, j'en profite pour foncer à vive allure sur une route qui semble me convenir un peu mieux (et oui, je retrouve enfin quelques bosses, juste ce qu'il faut pour m'émoustiller un peu) et en plus, comme on dit dans le jargon cycliste, je sens que j'ai de bonnes jambes. Alors je carbure au 52 x 13 quasiment en permanence et je me dis qu'il faut que je me souvienne de cette belle journée. Ce que je ne sais pas, c'est que, pendant ce temps, la famille Briggs s'inquiète, elle ne retrouve plus son cycliste qui semble avoir fugué. Et tout le monde gamberge dans la voiture (qui n'arrive pas à suivre). On fait demi-tour par deux fois, on se renseigne puis on lance des appels radio (les Australiens sont très bien équipés) pour savoir si on m'a aperçu. Peter fait les calculs les plus optimistes pour essayer d'évaluer ma position et ne comprend pas. Pourtant, les automobilistes qui viennent en face confirme qu'il y a bien un mec en vélo tout de bleu vêtu avec un casque rouge qui fonce vers on ne sait quoi. De mon côté, je me dis qu'est-ce qu'ils sont sympa de me laisser seul en ce jour et, en même temps, je m'inquiète car je n'ai plus beaucoup d'eau dans mes bidons (il fait 28°) et je vise d'arriver là où on a prévu de faire étape le soir.
Une fois mon but atteint (12 h 15), plutôt que de m'inquiéter de mes suiveurs, c'est vers ma sacoche arrière que je me penche pour enfin ouvrir le courrier qu'Isabelle m'a demandé de garder fermé jusqu'à aujourd'hui. J'ai voulu faire les choses bien, j'ai posé mon caméscope dans l'herbe et me suis assis devant pour découvrir le trésor. Et là encore, que de belles surprises ! Ceux qui sont complices se doutent de l'effet escompté : j'ai éclaté en sanglots pendant une bonne minute. Puis le plus fort a été la lettre que m'a adressée Simon. Là, j'en ai remis une louche... Ironie du sort ou auto-censure de mon pudique caméscope, quand j'ai voulu visionner “la scène”, il n'y avait rien : celui-ci était complètement déchargé. J'ai regretté sur le moment puis me suis dit que c'était sans doute bien ainsi. Après tout, c'est ma journée, je me la garde. Merci du fond du cœur pour vos témoignages d'amitié et d'admiration. C'est assez bouleversant de ressentir tout ça très loin de vous, au cœur du bush. Et merci à toi Simon, mon bougre, tu as fais vraiment très fort !
Après cet évènement, je retrouve évidemment mes suiveurs qui ne me montrent pas trop leur inquiétude (aux dires de Naomi, on ne manifeste pas trop ses sentiments chez les Briggs) et nous déjeunons sur le pouce car je leur propose de faire encore 92 km pour atteindre Elliott. À l'arrivée une fois encore, on est très attentif à mon égard et nous savourons tous les quatre une excellente glace aux chocolats accompagnée du reste de gâteau aux chocolats confectionné la veille par Mme Watson. Et je suis enfin rassuré d'apprendre que mon caméscope est déchargé.
Voilà, journée inoubliable, inouïe. Suis-je en train de réaliser mon "Dreamtime" ou peut-être est-ce la recherche de "L'ULTIME" ? Un étonnement (un de plus) en arrivant ce soir, en faisant le cumul des kilomètres parcourus, je suis ce soir exactement à 3 500 tout rond ! Et il me reste cinq jours pour seulement 740 km environ.
Merci pour vos bons vœux... Il faut que j'aille encore manger !
1 commentaire:
bien venue au club ?
non c'est pas vrai !
Posté le jeudi 06 juillet 2006 15:28
Enregistrer un commentaire
La démarche la plus simple pour enregistrer un commentaire est de sélectionner "Anonyme" parmi les choix offerts dans la liste "Sélectionner le profil...". Pensez alors à signer votre commentaire. Il sera ensuite publié une fois que les modérateurs du blog l'auront validé (étape nécessaire afin d'éviter les spams).